La pollution de l’air intérieur

Qu’est-ce que la pollution de l’air intérieur ? 

La qualité de l’air est un sujet qui nous concerne tous, effectivement nous le respirons et évoluons dedans tous les jours. De façon assez contradictoire, nous ne connaissons que très vaguement sa composition et sa possible dangerosité. 

Heureusement, ce sujet est de plus en plus évoqué et de plus en plus de scientifiques s’y intéressent. Aujourd’hui nous entendons parler des ZFE (zone à faibles émissions) qui vont apparaître dans de nombreux centres-villes en France. 

Cependant, lorsque nous parlons de qualité de l’air, nous pensons immédiatement à l’air extérieur mais rarement à l’air intérieur. Celle-ci est pourtant aussi importante, voire d’avantage. Selon l’OMS, nous passons 90% de notre temps dans un espace confiné.

Les espaces confinés correspondent à tous les espaces clos. Cela englobe tous les lieux en intérieur, que ce soit le bus, les magasins, votre voiture ou encore votre logement.

Nous allons ici détailler un peu plus les différents polluants dans notre habitat, leurs risques ainsi que les changements à opérer pour réduire leur présence.

Qui sont les polluants ?

Les polluants correspondent à toutes les substances qui vont détériorer notre qualité de l’air. Il en existe trois types : 

Les polluants chimiques regroupent : 

  • Les composés organiques volatils (acétaldéhyde, formaldéhyde), les composés organiques très volatils (COTV), les composés organiques semi-volatils (COSV), le monoxyde de carbone (CO., Tous ces polluants sont des gaz contenant des molécules de carbone et s’évaporant rapidement dans l’atmosphère (c’est pour cela que nous en retrouvons une grosse quantité dans l’air),
  • Le dioxyde d’azote (NO2), 
  • Les pesticides, 
  • Les fumées de tabac (dues à la combustion des cigares et des cigarettes) ... 

Les polluants physiques qui regroupent : les particules fines et ultrafines, les fibres minérales, le radon, l’amiante…

Les polluants biologiques sont les moisissures, les poils d’animaux, les bactéries dont font partie les légionelles, les acariens et d’autres allergènes.

Comment se forment ces polluants dans notre habitat ?

Certains polluants arrivent de l’extérieur, notamment les pollens au printemps ou encore les particules fines émises par les voitures, lorsque nous sommes proche d’une route. D’autres se créent directement à l’intérieur de l’habitat. Et oui c’est possible ! La plupart du temps nous ne nous en rendons même pas compte. Nous faisons régulièrement dans la journée des actions très polluantes pour notre habitat. 

Voici une liste non exhaustive des actions polluantes : 

  • En tout premier lieu : respirer. Eh oui, lorsque nous respirons nous émettons du CO2, ce n’est pas une nouveauté. Vous aurez sûrement remarqué que lorsque nous restons dans un endroit confiné trop longtemps, nous avons la sensation d’étouffer. Cela est dû au manque d’oxygène et à la trop grande présence du CO2 dans l’air ;
  • Cuisiner, cette action est très polluante. Faire la cuisine va augmenter le taux d’humidité dans votre pièce. L’humidité en grande quantité peut provoquer des moisissures et d’autres polluants biologiques qui voient leur développement favorisé avec un taux d’humidité important. De plus, lorsque vous cuisinez au gaz, vous allez augmenter le taux de dioxyde d’azote dans votre habitat. Ne croyez pas être épargné avec des plaques électriques, le taux de dioxyde d’azote sera seulement plus faible, mais il ne sera pas égal à zéro. Certains aliments ou types de cuisson vont libérer des particules fines, notamment les cuissons à base d’huile (Certaines huiles ne supportent pas la chaleur, carbonisent et deviennent toxiques très vite principalement à la poêle ou la friteuse. Le beurre brûlé peut aussi créer ceci ! Pour éviter ce problème, il faut le mélanger à l’huile d’olive, qui résiste le mieux à la chaleur) ;
  • Faire du sport ou prendre une douche augmente également le taux d’humidité mais ne libère pas de particules fines ;
  • Faire le ménage. Lorsque vous faites le ménage, en plus d’augmenter le taux d’humidité, vous utilisez des produits d’entretien. Ces produits contiennent des matières toxiques. Ils émettent des COV (composé organique volatil) tel que l’acétaldéhyde et le formaldéhyde ;
  • Faire de la combustion. Cela englobe le fait d’allumer des bougies, d’avoir une chaudière au fioul, ou un poêle à bois. Lors d’une combustion, nous allons faire réagir de l’oxygène avec un combustible (fioul, bois…) ; une fois brûlé, nous allons avoir théoriquement du CO2 et de la vapeur d’eau dans les fumées. Cependant, la combustion est rarement parfaite, nous retrouvons souvent en plus du CO2 et de la vapeur d’eau du CO (monoxyde de carbone) et des NO2 (dioxyde d’azote).

Malheureusement, même si vous ne faites aucune de ces actions chez vous, certains polluants vont quand même se développer. Ou plutôt être relâchés par votre habitation. Cela est dû aux meubles que vous avez, à la peinture de vos murs, à votre isolant, et à bien d’autres objets que vous possédez. La peinture, l’isolation, les colles des meubles émettent tous des COV.

En plus de vos actions et de votre mobilier, l’air extérieur pollué va s’infiltrer chez vous, il va rajouter de la pollution et notamment des particules fines, ou bien du radon lorsque vous avez un sol graniteux et volcanique.

L’amiante : Aujourd’hui nous sommes moins concernés par l’amiante. Mais aux 19ème siècle, elle apparaissait comme un isolant révolutionnaire car elle n’était pas inflammable et avait des caractéristiques isolantes très intéressantes. Cancérigène, elle a été interdite en 1997. Bien qu’elle ne soit plus présente dans les maisons neuves, les habitations construites avant cette date en sont souvent munies. Nous pouvons rajouter l’amiante à tous les polluants auxquels nous pouvons être exposés. Cependant, vous n’avez pas besoin de déménager si vous possédez une maison isolée avec de l’amiante, tant que vous ne vous faites pas de travaux. Il faut savoir que lorsque vous êtes dans votre maison, l’amiante ne va pas émettre de substance cancérigène. Ce sera le cas uniquement si vous effectuez des travaux, lui permettant de s’échapper et de vous exposer. L’amiante doit être traitée par des professionnels formés.

pollution-1

Où sommes-nous le moins exposé à la pollution de l’air ? 

Vous l’aurez deviné, être chez soi n’est pas l’endroit où nous respirons l’air le plus qualitatif. Mais savez-vous que même sur le périphérique parisien l’air est plus pur que chez vous ? Cela parait très surprenant, mais il n’en demeure pas moins vrai.

L’air intérieur est plus nocif que l’air extérieur. Cette différence est dû au fait que la dissipation des polluants est plus facile à l’extérieur qu’à l’intérieur (l’atmosphère a un volume bien plus important que votre salon). De plus, étant donné que l’air extérieur s’infiltre dans votre logement, vous récupérez les polluants extérieurs, auxquels vous allez rajouter des polluants intérieurs.

Les risques pour la santé…

Toute cette pollution n’est pas anodine pour la santé. Tous les jours sans le savoir nous risquons plus ou moins notre vie, en fonction de notre exposition à la pollution.

Le CO2 : induit des difficultés respiratoires et maux de tête. Si le taux est supérieur à 10% dans l’air, sa présence peut entraîner la mort.

Les moisissures : (provoquées par un taux d’humidité élevé) créent des irritations des muqueuses et des voies respiratoires, ainsi que des allergies. Elles peuvent causer des rhinites (ou d’autres types de bronchites) et de l’asthme.

Les autres polluants biologiques : Ils peuvent également créer des allergies.

Le NO2 (dioxyde d’azote) : provoque irritations des voies respiratoires, des yeux, des poumons, irritations des poumons… Il réduit la fonction pulmonaire et peut provoquer des crises d'asthme. Lorsque le taux de NO2 est important, les hospitalisations sont fréquentes.

Les particules fines : peuvent aggraver les maladies respiratoires des personnes en souffrant et favorisent le développement de ces maladies chez les enfants. Elles provoquent l’essoufflement lors des expositions importantes. Certaines particules fines sont responsables du cancer du poumon. Les particules fines provoquent aussi des maladies cardio-vasculaires.

Les COV (aldéhydes, formaldéhyde) : ont des effets néfastes sur la santé. Ils irritent les yeux, les voies respiratoires et peuvent provoquer des troubles cardiaques, du système nerveux ou bien des cancers.

Le CO : peut être mortel en moins d’une heure. Le monoxyde de carbone est un gaz asphyxiant qui se fixe sur les globules rouges et les empêche de véhiculer correctement l'oxygène dans l'organisme.

Le radon : il peut être à l’origine du cancer du poumon. (Responsable de 5 à 12% des décès liés au cancer du poumon)

Les fibres d’amiante : elles sont cancérigènes et interdites depuis 1997.

Comment améliorer la qualité de l’air et réduire son exposition au polluant intérieur ?

Maintenant que nous connaissons les différents polluants, la raison de leur présence et les risques, nous pouvons nous pencher sur comment les réduire. 

Tout d’abord il est primordial d’avoir une bonne ventilation. Elle va permettre d’avoir un renouvellement d’air constant. Ouvrir les fenêtres ne suffit pas. Selon les scientifiques, lorsque nous ouvrons les fenêtres la qualité de l’air demeure bonne 30 minutes, seulement après les avoir refermées. Ce n’est donc pas suffisant d’ouvrir une fois par jour ses fenêtres, il vaut mieux être équipé d’un système de ventilation mécanique avec des filtres.

Pour une bonne ventilation en continue de votre habitat, vous devez avoir un débit de = 30m3/h/personne. Certain définissent le taux de renouvellement d’air pour une maison ou un immeuble entier, ce taux dois être compris entre 0.80vol/h et 1.5 vol/h

En plus de renouveler notre air, nous pouvons aussi essayer de réduire la production de polluants

Pour les polluants que vous émettez en faisant des actions (ménage, cuisine), certaines pratiques sont préconisées. Pour essayer de contenir les polluants dus aux produits ménagers, il est conseillé d’utiliser des produits ménagers faits maison, qui contiennent moins de substances toxiques. Pour votre cuisine, vous pouvez remplacer vos plaques au gaz par d’autres fonctionnant à l’électricité. Lorsque vous cuisinez des aliments, vous pouvez privilégier une cuisson à l’eau et non à l’huile. 

Depuis 2010, les produits de bricolage comme la colle et la peinture relâchant des composés organiques volatils sont munis d’une étiquette d’émission dans l’air intérieur. Cette étiquette fonctionne sur le même principe que les étiquettes énergétiques, pour les électroménagers ou les bâtiments, sauf que cette fois-ci, nous ne parlons pas de kilowattheure consommé mais de quantité de polluants relâchés dans l’air. En plus de ces étiquettes, il existe des labels attribués par des organisations indépendantes. 

Si vous possédez un chauffage qui crée de la chaleur par la combustion, veillez à l’entretenir régulièrement et vérifier que les réglages sont correctement réalisés. 

 

Aujourd’hui encore, les scientifiques cherchent des méthodes pour améliorer la qualité de l’air. Des expériences sur la présence de plantes sont en cours. Pour améliorer significativement sa qualité d’air, il faudrait avoir presque autant de plantes que de surface au sol. Ce que les scientifiques rappellent dans les rapports de ces expériences, c’est que la nuit les plantes vont relâcher du CO2 elles aussi et dégrader à leur tour la qualité de l’air. 

La qualité de l’air intérieur est un sujet encore trop méconnu, cependant, elle est très importante pour votre confort et votre santé. Ce qu’il faut retenir, c’est que la qualité de l’air de votre habitat ne sera jamais parfaite, il ne faut pas faire la chasse au moindre polluant, ils ne partiront jamais totalement. Par ailleurs, en petite quantité, ils ne sont pas dangereux. 

Si vous avez une bonne ventilation mécanique contrôlé (VMC) vous êtes assuré d’évoluer dans un environnement sain.


3% de réduction sur votre prochaine commande avec le code BLOGRF3

Partager: